La vie de nos églises

Algérie — Création du circuit de Larbaa

Quand l’église locale passe par une croissance significative, c’est un sujet de reconnaissance. C’est le cas de la communauté de Laarba en Algérie. Le pasteur Daniel Nussbaumer en rend compte.

Daniel Nussbaumer, pasteur


Samedi 20 octobre 2012 — Peu après 11 heures mon avion se pose sur l’aéroport Hari-Boumédienne à Alger. Après les formalités d’usage, contrôle des passeports, attente des bagages c’est la sortie. Je me retrouve au milieu de la foule, toujours nombreuse, venue chercher qui un parent, qui un ami. C’est avec joie et reconnaissance que je reconnais le visage d’Abdenour venu me chercher en voiture. Après avoir chargé les valises nous nous dirigeons sans plus attendre direction Larbaa.

1 h 30 plus tard, nous quittons la route principale et en quelques lacets nous nous élevons rapidement au-dessus de la grande retenue d’eau destinée à alimenter en eau potable la ville de Tizi Ouzou, capitale de la Kabylie. Quelques villages et kilomètres plus loin, objectif atteint.

La ville de Larbaa Nath Iraten — appelée dans le passé Fort National ou encore Fort Napoléon — compte env. 10.000 habitants. Et comme dans bien d’autres villes, beaucoup de monde dans les rues et aux environs des écoles un grand nombre d’enfants, de jeunes. En ce vendredi, jour de prière et de repos dans les pays musulmans, quelques membres de l’église sont réunis à la station ; ils sont venus pour un temps de partage et de prière.

Le culte a lieu le samedi matin. Voici quelques années le gouvernement algérien a décalé le « weekend » des jeudis/vendredis au vendredi/samedi et certaines communautés ont pris la décision de profiter du samedi pour célébrer leur culte, ce qui est le cas de Larbaa. Dès 9 heures du matin les premiers arrivent à la station, à pied, en moto, en voiture. Certains viennent de loin, 50 km ou davantage. Un homme me raconte comment il est venu à la foi chrétienne : une voix lui a signifié que demain il devait aller à l’église, sinon il mourra. Ne sachant où il y en avait une, il paye le salaire journalier à un ouvrier pour le prendre avec lui pour qu’il le conduise à l’église, et ce jour-là il acceptera et reconnaîtra Jésus, alors qu’il était musulman pratiquant.

Vers 10 h 25 (10 h 30 heure officielle du début du culte) le groupe de louange entonne les premiers chants et entraîne ceux qui sont là dans la louange à Dieu. La majorité des chants sont en kabyle, l’un ou l’autre en français ou aussi en arabe. La joie est grande et tout est chanté de tout cœur (et par cœur), les youyous des femmes retentissent continuellement. J’apporte le message sur le récit de la guérison des 10 lépreux ; un seul retournera près de Jésus pour le remercier. À lui la promesse : « Va, ta foi t’a sauvé ! ».

Après 2 h 30 de culte, nous faisons une pause de 20 minutes (thé et biscuits sont servis dehors) et enchaînons avec une assemblée générale visant à la création avec l’église de Larbaa d’un circuit de l’Église évangélique méthodiste. Le pasteur l’avait annoncé depuis quelques dimanches déjà et avait préparé la liste des personnes désirant devenir membre de l’Église évangélique méthodiste : environ 110 noms sont sur la liste et il s’en ajoute encore une vingtaine. C’est tous ensemble qu’ils répondent aux 4 questions traditionnelles avec acclamation et applaudissements. C’est aussi l’occasion de confirmer la mise en place et de prier pour le conseil. Joie, reconnaissance.

Après le culte, nous nous retrouvons tous dehors et faisons encore une photo de l’église réunie.