Témoignage

Droit de citer

Il est une foi

Marlyse Kroening


« Il est une foi » est le témoignage autobiographique de Sœur Marlyse, 

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sœur supérieure de la Congrégation des Sœurs de Bethesda se Strasbourg rappelée à Dieu en janvier dernier. C’est l’histoire d’une vocation précoce suivie à la cinquantaine d’une crise existentielle et la redécouverte de l’amour de Dieu. Regonflée à bloc par cette expérience spirituelle décisive, elle rêvait de faire du nouveau home qu’elles héritent un lieu d’écoute et d’accompagnement. Elle eut le temps de voir son rêve se réaliser. Longtemps dévouée au service des malades, la communauté s’est muée en lieu d’accueil et d’intercession, comme quoi « les rêves d’hier sont les opportunités d’aujourd’hui et les réalités de demain ». Ce livre est à recommander à tous ceux qui doutent de leur utilité sociale. L’éloquent témoignage de Sœur Marlyse vient à point pour qui cherche sa route. JP Waechter

«Il est une foi…», Marlyse Kroenig,  BoD 2011, 9.90€

Books on Demand, Norderstedt Allemagne

Commande sous www.bod.de ou auprès de la librairie Certitude


Témoignage

Témoignage de Soeur Marlyse lors de son culte d’installation comme Sœur supérieure de la Congrégation des Sœurs de Bethesda

… Ma vocation de sœur, de diaconesse remonte au temps de mes jeunes années passées à Kolbsheim dans mon village natal…

À l’âge de 21 ans, je suis venue frapper à la porte de la Clinique Bethesda. Cette porte s’est ouverte, j’y suis entrée et restée. J’ai reçu confirmation de ma vocation et un an plus tard la communauté m’a accueillie. Vient alors : l’approfondissement de ma foi, la découverte de la vie communautaire et le service auprès des malades. Après 28 ans de ministère, à l’âge de 50 ans, s’est imposée à moi la nécessité de me situer face à mon identité de diaconesse. C’est la remise en question de ma vie, de ma vocation. À ce moment-là, mon chemin me mène à la maison d’accueil de la Communauté de St Loup en Suisse. Je découvre l’amour de Dieu dans une nouvelle dimension. Je vis encore un temps fort à Jeunesse en mission, puis à l’Institut biblique Emmaüs en Suisse et en dernier à l’aumônerie de l’Hôpital à Lausanne. Un temps d’études, de vie communautaire très riche, avec tous ces jeunes, j’en ai la nostalgie quelquefois. Le retour à Bethesda après presque quatre années d’absence n’est pas tout facile et je suis reconnaissante pour les personnes que Dieu a placées sur ma route pour cheminer avec moi.

Pour la Communauté, le chemin qui mène à cette journée d’aujourd’hui a été fait de silence et de nécessaire maturation. La nomination d’une sœur supérieure n’est pas évidente vu le vécu difficile de la communauté….

Ce chemin communautaire et personnel ne s’arrête pas simplement aujourd’hui et c’est là que la Parole de Dieu nous rejoint : « J’ai mis devant toi une porte ouverte ». Franchir cette porte, c’est bien sûr un peu l’inconnu, l’appréhension et aussi l’excitation, la joie de la découverte. Aujourd’hui, j’ai pris l’engagement de Sœur supérieure de la Communauté. Je crois que c’est le chemin de Dieu, son projet pour ma vie. Ce chemin s’est imposé à moi comme une évidence à laquelle je ne pouvais me refuser. J’ai bien conscience de mes limites, de mes faiblesses. Mais Dieu n’a-t-il pas choisi les choses faibles pour y manifester sa force ? J’apprends ainsi tous les jours un peu mieux à rester dans la dépendance du Seigneur. Mes limites sont aussi l’occasion de solliciter l’aide des autres, de découvrir leurs talents. Et cette fête aujourd’hui en est une illustration vivante.

Maintenant, que sera le chemin de demain ?…

Dans mes préparatifs pour ce jour, je me suis retrouvée à maintes reprises avec cette prière : « Seigneur, je ne veux pas passer à côté de ce qui est essentiel. » Ce qui est essentiel ? Au cours de la semaine passée, un malade me dit : « J’aimerais recouvrer la santé ; j’aimerais guérir ; je donnerais tout pour être guéri ». La guérison ne s’achète pas, si elle intervient c’est toujours un cadeau, une grâce. La grâce de Dieu, sa bénédiction, la vie ou le renouveau d’une communauté ne s’achète pas. On ne peut que le recevoir comme un cadeau. Le demander et puis l’accueillir s’il plaît à Dieu de le donner.

C’est ma demande ; c’est ma prière à Dieu aujourd’hui. Amen

Extraits des pages 66-70