Méditation

Le goutte à goutte qui change tout - Pasteur Jean-Ruben Otge

Devenir adulte dans l'union avec le Christ Col 1.28

Les régions calcaires ont le privilège de posséder des grottes aux concrétions souvent assez extraordinaires ; et pour qui fait l’effort de s’y aventurer (quelquefois le petit train limite l’aventure…), l’émerveillement fait suite à l’effort. Les stalactites ont livré pas mal de leurs secrets aux scientifiques ; elles peuvent nous éclairer dans notre vie.

Ce qui fait la différence

Le guide explique qu’il y a des concrétions vivantes tandis que d’autres sont mortes ; pourquoi ? Comment ? De loin, la différence n’est pas criante ! Elles ont des formes semblables, et pourtant…

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La Bible nous parle de deux catégories de personnes : celles qui ont la vie et celles qui ne l’ont pas ; la différence est-elle une question de réussite sociale ou familiale ? D’intelligence ou de dynamisme ? La différence est intérieure, au-delà de l’apparence : l’apôtre Paul parle de personnes qui sont mortes, quoique vivantes (1 Ti 5.6). Il s’agit donc de plus que de l’existence.

 La différence ? Les stalactites, pour qui regarde de près, sont traversées par une goutte d’eau qui dépose au fil des années un peu de calcaire ; et cela, hiver comme été. Cette eau vient d’en haut. Au contraire, une concrétion morte l’est parce qu’elle ne reçoit pas cette eau.

Cette même différence existe pour l’être humain : l’enfant de Dieu reçoit de Dieu cette vie. La source ne vient que de lui ; qui place sa confiance dans le Fils possède la vie éternelle (Jn 3.36). Sans cette vie, la croyance ou les efforts ne sont rien. Saint-Exupéry disait : « Il ne suffit pas de tailler dans l’arbre pour qu’il fleurisse ; il faut que le printemps s’en mêle. Il ne suffit pas de tailler dans le cœur de l’homme pour le sauver : il faut que la grâce le touche ». C’est la communion avec lui, jour après jour, qui fait la différence. C’est son Esprit agissant en nous qui nous donne ce que nous ne pouvons fabriquer par nous-mêmes.

 

Ça se voit !

Comment peut-on savoir si une stalagmite est vivante ? Par la vue ; grâce au faisceau d’une lampe électrique, elle apparaît presque transparente ; la lumière la traverse. À l’opposé d’une concrétion morte.

Attention ! Nous sommes observés ! Et cela certainement plus qu’on ne le pense. Mais nous sommes tellement centrés sur nos efforts (et non sur la présence de Dieu en nous) que nous nous cachons derrière une façade. L’essentiel est de laisser vivre Dieu en nous ; c’est ce que les autres verront.

Ça s’entend !

Un dernier moyen de savoir si la vie traverse la stalactite, c’est le son : en tapant sur des concrétions différentes, le guide peut même interpréter un petit air… ! À l’opposé, une stalactite morte n’a pas de sonorité claire.

Quel son rendons-nous quand quelqu’un vient nous « frapper » ? Un écho joyeux, paisible, harmonieux ? Jésus ne laisse pas d’autre alternative, lui qui savait ce qui l’attendait quelque temps plus tard lors de sa condamnation : Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre (Mt 5.39). Ce qui détermine cette réaction ne devrait pas être la peur d’être mal jugé mais devrait découler de la source de notre comportement, à savoir la communion avec Dieu, le goutte à goutte spirituel.

Bien sûr, la tentation est toujours réelle : vouloir agir par nous-mêmes ; mais ce que Dieu nous offre est lié à notre dépendance de lui : lui seul peut nous changer et nous faire grandir. À la différence de la stalactite qui n’a pas de robinet pour réguler l’eau, nous avons reçu de Dieu la liberté de pouvoir ne plus dépendre de lui. Attache-toi à Dieu et tu auras la paix, tu jouiras ainsi du bonheur (Jb 22.21).

© JR Otge

Illustrations © Etienne Koning