Algérie

Rencontre avec Soeur Vroni Hofer - Propos recueillis par JP Waechter

À l’issue de plusieurs décennies passées à la tête de la communauté des sœurs diaconesses de la communauté Béthesda de Bâle, Sœur Vroni consacre une année au service de l’église protestante d’Alger.


-1. Tes premières impressions au contact de l’église protestante d’Alger et des habitants du quartier
Mes premières impressions : les Algériens sont des personnes très chaleureuses, très aimables. La communauté m’a réservé un accueil exceptionnel et cordial. Ici, je peux utiliser mes dons sans problème et les paroissiens en sont reconnaissants. Ils sont aussi ouverts pour du nouveau.Dans le quartier, j’étais immédiatement reçue, j’y suis connue et acceptée. Les voisins sont pleins de prévenance et aimables. Naturellement, ils s’intéressent aussi à la Suisse.

-2. Ce séjour prolongé en terre musulmane te change de la vie en Suisse ? L’adaptation au terrain et aux personnes est-elle facile ?
Les différences culturelles et quotidiennes sont immenses. Je l’ai vécu d’une manière frappante au cours de la période de l’Avent et de Noël : rien ne signalait la proximité de Noël. Heureusement, mes sœurs de Bâle m’ont offert des figurines pour la crèche et des ornements de Noël si bien que j’ai pu embellir notre église pour la circonstance. Mais durant toute la période de l’Avent, les voisins n’ont pas cessé de m’interroger sur Noël, par exemple : « Avez-vous déjà décoré l’arbre de Noël ?»

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Que je ne puisse sortir en ville comme femme seule pour me promener sinon pour faire des courses ne m’a pas été facile au début, et je me sentais un peu enfermée. Particulièrement dans les beaux jours, les jours ensoleillés, je le trouve difficile à vivre.

Je note aussi de grandes différences sur le plan de la propreté, l’ordre et l’entretien des bâtiments. Souvent j’ai l’impression qu’ici tout fuit : les toits, les robinets d’eau, les canalisations et les écoulements d’eau. Les travaux de rénovation sont pénibles, fastidieux et longs.

Malgré tout, je n’ai aucune peine à m’adapter. Je me suis sentie à l’aise dès le premier jour, peut-être parce que pour moi les relations sont plus importantes que le matériel. Et ici les relations sont très chaleureuses et intenses.

-3. Qu'apprends-tu au quotidien de ton séjour en Algérie ?

Avant tout j’apprends à faire preuve de patience ! Au début, je voulais

 entreprendre des réparations et des travaux de déblaiement urgents avec le tempo suisse… Aujourd’hui, après 4 1/2 mois, ils ne sont réalisés que partiellement. J’apprends à aborder ces choses sans m’irriter. Par leur cordialité, leur serviabilité et patience, les Algériens sont pour moi un modèle.

 

-4. Quelle serait ta préoccupation principale, ton sujet de prière principal ?

Un grand encouragement pour notre communauté est la présence d’un grand nombre de jeunes en provenance de l’Afrique noire. Ce sont des étudiants de différents pays venus faire leurs études en Algérie pour quelques années. Il y a deux mois de cela, un groupe de jeunes s’est formé ainsi qu’une chorale de jeunesse. La chorale s’exerce assidûment chaque semaine et chante tous les vendredis au cours du culte dominical. Le groupe de jeunes (20 personnes) se rencontre après le culte pour partager un simple déjeuner et, ensuite, pour discuter, jouer ou suivre un exposé.

Nous espérons recevoir assez de dons pour nous permettre d’acheter deux ordinateurs et permettre aux étudiants de travailler chez nous dans le calme.

Je m’étonne de la vitesse à laquelle ce travail parmi la jeunesse a vu le jour et grandi, maintenant vient le temps de la consolidation. On a besoin de beaucoup de sagesse et de la grâce du Saint Esprit. Je vous remercie de vos prières.

En tant que communauté, nous prions que nous grandissions spirituellement et en nombre, et que dans un proche avenir un pasteur soit nommé comme berger de la communauté.