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Travail de jour, de nuit, 7 jours sur 7

Les Églises suisses s’opposent à l’ouverture des magasins en continu : le dimanche et les nuits sont encore sacrées.


Le parlement suisse a pris la décision le 14 décembre dernier d’introduire l’ouverture 24 heures sur 24 des magasins des stations-service et d’autoriser le travail le dimanche. Cette nouvelle loi demande que les stations-service puissent vendre entre 1 heure et 5 heures du matin ainsi que le dimanche une gamme complète d’articles, dont des produits frais. Pour l’heure, ces échoppes doivent se contenter de vendre de l’essence et quelques articles pendant ce laps de temps.


Début d’une frondeLe repos dominical sacrifié sur l’autel du libéralisme économique ?Cette déréglementation a été le point de départ d’une fronde massive. Un collectif l’a initiée, à savoir « l’Alliance pour le dimanche » regroupant un certain nombre d’organisations et d’églises chrétiennes, dont la Commission Justice et paix, la Conférence des évêques suisses (CES), l’Église évangélique méthodiste, la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS), la Ligue suisse des femmes catholiques et les Femmes protestantes de Suisse.« Le dimanche férié nous offre le temps du repos et de la régénération. Non seulement en tant qu’individu, mais aussi en tant que membre de la société ». « L’Alliance pour le dimanche » manière inconsidérée. La fin du repos dominical entraînerait le stress des familles et la fin de la régénération pour l’individu, estime l’abbé d’Einsiedeln, Mgr Martin Werlen à l’Agence APIC : « Le dimanche férié nous offre le temps du repos et de la régénération, un espace de temps pour la famille, les amis, la communauté. Non seulement en tant qu’individu, mais aussi en tant que membre de la société. Cette journée permet aussi de partager la célébration religieuse, ajoute Mgr Martin Werlen, soulignant aussi que « l’homme n’est pas là pour l’économie ». L’Église évangélique méthodiste participe à l’Alliance du dimanche

Depuis sa dernière session (juin 2012), la Conférence annuelle Suisse/France/Afrique du Nord 2012 a rejoint le collectif « L’Alliance pour le dimanche », dénonçant la marchandisation croissante du dimanche.
Le but de l'« Alliance du dimanche » est de préserver le dimanche comme un jour à partager en famille, un jour de congé, protégeant ainsi la vie familiale et sociale des personnes, écrit la commission dans son rapport.
Heiner Studer, ancien membre du Conseil national et membre de la commission, a expliqué le but de « l’Alliance » sur la base de la déclaration fondatrice : « le dimanche et les jours fériés sans travail sont un atout précieux. Ce sont des jours de paix, de communion, de liberté réservés à la famille. Le dimanche, c’est du loisir (Musse), et non pas une obligation (Muss). Le jour de repos hebdomadaire un cadeau. « Il crée un espace pour l’âme et l’approche solidaire. C’est là que se vit l’engagement de nombreuses personnes dans la sphère culturelle, religieuse, sportive, sociale ou politique. Le dimanche sans le travail est un acquis social de longue date et un pan de notre culture ».
Avec beaucoup de conviction, la Conférence a approuvé son adhésion à la déclaration de « l’Alliance du dimanche ». Voir http://goo.gl/woSpCBientôt l’épilogue ?

Ce bras de fer sur les stations-service n’est qu’un épisode de plus d’une poussée de « frénésie dérégulatrice » typique du libéralisme sauvage. Pour « l’Alliance du dimanche », le repos dominical est encore sacré : elle espère que le peuple lui donnera raison lors du prochain référendum.
Extraits d’un article publié par eemni