La vie de notre Église (4)

« Agressé et en paix », Journée du Carrefour des Femmes


« Agressé et en paix », voici le thème de la journée de formation organisée par le Carrefour des Femmes ce samedi 16 mars à Colmar. Madeleine Baldensperger en rend compte pour nous.

Madeleine Baldensperger

Merci à nos 2 sœurs venues de Paris juste pour la journée, à notre sœur venue de Metz, aux 4 frères et à la trentaine de sœurs venues d’Alsace.

Pascal Keller (PK), pasteur et formateur pour une communication non-violente et la médiation, nous a développé ce sujet pendant 2 heures, puis nous a fait travailler en groupe à partir de 3 questions.

Après la lecture du Ps 62, PK a commencé en disant : « nous savons ce que Jésus-Christ nous demande, mais nous ne savons pas toujours comment faire (tout comme l’apôtre Paul : je sais le bien que je dois faire, mais…)

Agressé ???

Nous faisons tous l’expérience de la violence, de toutes sortes de manières (en conduisant, face à nos enfants, dès qu’un accord se transforme en désaccord). Le grand débat actuel est de savoir si notre monde est plus violent qu’il y a 50 ans ?? Vaste question !!! Quoi qu’il en soit, nous croyons que les Évangiles nous invitent à rester calmes face à la violence.

Qu’est-ce que la violence ?

Il existe plusieurs définition, dont une qui dit : est violence, toute atteinte à la vie et à l’intégrité de la vie, dès que cela ne vient pas d’un acte délibéré (ex : un tsunami crée beaucoup de dégâts, mais rien à voir avec de la violence ! Il ne faut pas confondre non plus force et violence : je peux forcer un enfant à faire ses devoirs sans être violent !). Cette définition nous interroge sur nos attitudes : par exemple, un sourire peut être humiliant, une aide peut être dégradante pour l’autre, sans oublier le vieux principe éthique : « omission vaut commission », donc n’oublions pas que trop souvent je ne suis pas seulement victime de la violence, mais je suis aussi producteur de violence. Ainsi pour pouvoir travailler sur moi par rapport à cette violence, je dois savoir la reconnaître en moi !

La violence dans la Bible

Elle est décelable dès la Genèse : « ce n’est pas moi, c’est l’autre ; ce n’est pas de ma faute, c’est la faute à la femme que tu m’as donnée… » Puis la violence du premier meurtre, alors que Dieu est allé visiter Caïn afin de nommer la situation (Gn 4.6) en lui demandant de dominer sur son péché... mais Caïn refuse d’écouter et tue son frère. Caïn avait un problème avec Dieu qui n’avait pas agréé son sacrifice et au lieu de s’en prendre à Dieu il tue son frère (comme pour nous, si j’ai un problème avec mon patron, il me sera plus facile de m’en prendre à mon conjoint, à mes enfants le soir en rentrant que de me décharger sur mon patron !).

Les 10 commandements disent quelque chose sur moi : si Dieu a écrit : Tu ne tueras pas, n’est-ce pas parce que je suis capable de tuer, de voler ???

Les commandements pointent la violence qui est en moi. Je peux dire non jusqu’à un certain point. C’est pour cela que Jésus-Christ nous fait mourir avec lui pour nous ressusciter avec Lui. Et le Saint-Esprit nous aide à faire face à cette violence.

L’enseignement de Jésus-Christ

Mat 5.38-48, Ro 12.14-28 Les paroles de Jésus-Christ nous paraissent aussi belles qu’utopiques !! Comment entrer dans cette invitation aux refus de la violence ? Si nous voulons être disciples de Jésus-Christ nous serons en permanence confrontés à notre propre réalité, qui suis-je réellement ?? Comment se disputaient mes parents ? Y a-t-il un rapport avec comment je me dispute actuellement ? Comment se disputaient mes frères et sœurs ? Comment me traitaient-ils ???

La manière dont je réagis vient de mon propre héritage, de ma propre histoire. Donc à moi de reconnaître cet héritage, de demander pardon pour pouvoir couper avec cet héritage. Vivre avec l’expérience de la grâce pour que je puisse être face à mon Dieu telle que je suis… Ps 139.

L’expérience de la grâce et de l’amour de Dieu me permettra de reconnaître si je fais mal (Ps 139.23), savoir se regarder dans le miroir de la Parole.

À moi de reconnaître la violence dans la société : le vieil adage est dans la tête de beaucoup : « une bonne violence chasse la mauvaise », rien de tel qu’une bonne fessée pour redresser l’enfant !

Dieu a testé cela avec le déluge en détruisant tous les méchants, puis Il a dit : « plus jamais ça » et Il nous a envoyé Jésus-Christ. La gloire de Dieu, ce n’est pas quand un enfant se fait piétiner, mais c’est quand un enfant se convertit, là il y a de la joie dans le ciel.

La seule réponse à donner entre différents peuples et pays, c’est la réconciliation et l’acceptation de l’autre. Jésus-Christ accueille tout le monde. Il ne met pas de barrière, Il détruit les barrières que nous mettons (entre hommes et femmes, entre Samaritains et Juifs, entre….) Osée 6.6, Mt 9.13, Mt 12.7 : verset important puisque repris 3 fois dans la Bible « Je prends plaisir à la miséricorde et non aux sacrifices ! » Sachons voir l’autre image de Dieu que Jésus-Christ nous donne : le premier sera le dernier, le pauvre sera riche, Jésus-Christ est venu non pour être servi, mais pour servir.

Sachons donc mettre notre énergie à voir, à découvrir le positif et non le négatif pour arriver à vaincre le mal par le bien ; c’est là la stratégie de Dieu.