Noël 2011

Des questions pour réfléchir et des propositions pour agir*


Dans sa campagne 2010, le collectif Noël autrement fait prendre conscience de la richesse que constituent ces biens : pouvoir respirer un air de qualité, pouvoir boire de l’eau sans restriction, avoir accès à une éducation gratuitement... et invite à s’informer sur leur devenir et à s’engager pour qu’ils soient accessibles à tous, partagés entre tous. Noël est derrière nous, mais la problématique demeure d’actualité.

Car préserver ces biens communs passe par des gestes relevant de la responsabilité individuelle mais aussi par une régulation collective qui est du ressort des responsables politiques et des citoyens.

Les vraies richesses ne sont pas celles dont on nous parle tous les jours. Ce qui compte vraiment, c’est le bonheur du partage et de la solidarité. Partage de ce qui nous est donné par la Création, partage de ce que l’humanité se donne à elle­même : ces biens collectifs qu’elle se construit pour assurer à chaque individu dignité et épanouissement.

L’eau, l’air, la terre, la paix, la santé, la justice, l’éducation, autant de biens que nous avons en commun et qui n’ont pas de prix. Sommes­nous conscients de cette richesse et des menaces qui pèsent sur ces ressources (naturelles et institutionnelles) dont tous les humains doivent pouvoir profiter ?

Indispensables à tous, les biens communs contribuent grandement à la qualité de notre vie et à notre bien­être. Mais en ces temps de crise financière et d’endettement massif, la tentation est forte de réduire les dépenses affectées aux biens communs. Elle est encore plus forte de ne pas se préoccuper des biens publics mondiaux, telle la stabilité du climat, la biodiversité, etc... Dans ce contexte, il est important de défendre et promouvoir ces biens. Et cela commence par une prise de conscience de leur importance.

Nous avons une responsabilité commune à assumer pour éviter la dégradation et la précarisation de ces ressources naturelles et institutionnelles. Qu’allons-nous faire ? Ne sommes­nous pas appelés à jardiner notre terre, c’est-à-dire veiller à ce qu’elle puisse se régénérer plutôt que de la laisser s’épuiser ? Ne devons­nous pas développer une économie du don, plutôt que de marchandiser et de livrer au profit des biens communs destinés à tous ?

Quelques questions* :

 L’eau est don de Dieu pour tous, suis­je attentif à la façon dont j’utilise l’eau au quotidien ?

 L’eau est au cœur des activités humaines : suis­je informé des enjeux d’utilisation d’eau sur mon territoire (eau potable, utilisation agricole, utilisation industrielle...) ?

 L’eau est source de vie : suis­je conscient des répercussions de mes activités quotidiennes sur la qualité des rivières, des mers et océans, des nappes phréatiques ?

 En ville ou à la campagne, qu’est­ce qui me rappelle que l’air est un bien commun qui n’appartient à personne mais que chacun peut contribuer à altérer ?

 Est­ce que je réfléchis aux conséquences de mes choix sur la qualité de l’air ? (choix d’achat et d’utilisation d’une voiture, utilisation de produits polluants...)

 Quel est mon lien à la terre ? Que signifie le terme « terre nourricière » pour moi ? Est­ce que j’ai déjà cultivé la terre ? Comment l’ai­je fait ? Qu’est­ce que ça produit en moi ?

 Régulièrement, les communes revoient leur plan d’occupation des sols, est­ce que je me sens concerné par cette question ? Est­ce que je participe à l’enquête publique ?

 La propriété foncière peut être un enjeu fort dans certaines régions, dans certains pays. Suis­je sensible à ces questions ?

 Comment suis­je informé des conflits qui existent dans le monde et autour de moi ? Comment est­ce que j’essaye de les analyser pour découvrir leurs causes profondes et les motivations des personnes et des groupes en présence ?

L’assurance­maladie est un bien commun précieux mais qui a un coût. Quel est mon comportement vis­à­vis de ma santé, de l’accès aux soins ? Suis­je sensible aux messages de prévention et conscient que je suis le premier responsable de ma santé ? Suis­je consommateur de services médicaux sans discernement ?

 Est­ce que l’accès aux soins est aisé pour tous dans mon territoire ? Sinon, suis­je au courant d’actions visant à faciliter cet accès ? (projet de maisons médicales, offres de transport ...)

 Si mes enfants sont scolarisés, quel est mon rapport avec leur école, leurs enseignants ? Est­ce que je me sens concerné par le travail des associations de parents d’élèves ?

École publique, école privée, quel que soit mon choix pour mes enfants, me suis­je interrogé sur les enjeux d’une école publique gratuite ?

 Comment suis­je informé des réformes sur l’enseignement ?

 Quelles situations me semblent être injustes dans la société aujourd’hui ? Qu’est­ce que la justice pour moi ?

 Suis­je informé des réformes en cours en France dans le domaine de la justice ?

 Comment est­ce que je réfléchis aux questions liées à l’immigration, aux gens du voyage et aux Roms en cherchant à faire la part des choses et en évitant tout amalgame ?

Propositions de gestes :

 Je m’informe sur la gestion de l’eau au sein de ma commune ou communauté de communes

 Je m’implique dans une action au service de ce bien commun, en rejoignant ou soutenant une association de défense de l’environnement œuvrant particulièrement pour la qualité des eaux de mon territoire, en interpellant les élus locaux, notamment s’il existe des problèmes de pollution dans ma région.

 Je sors et je respire à pleins poumons l’air en me rappelant que cet air, c’est la vie pour des milliards d’êtres humains et dans ce geste, j’entre en communion avec eux.

 Je vérifie que les produits que j’utilise au quotidien pour le ménage, pour ma toilette... n’ont pas d’incidence négative sur l’air.

 Je me pose la question de la provenance des aliments que j’achète, en faisant le lien avec la terre où ils sont produits (cette terre est­elle en danger ? polluée par cette production ?)

 Je cherche à améliorer durablement mes relations avec mon entourage en me formant si nécessaire à l’écoute ou à la Communication non violente.

Je soutiens ou je m’investis dans une association qui lutte contre la violence dans le monde (Mouvement pour une alternative non violente, Amnesty international, Mouvement de la paix...).

 Je prends conscience que ne pas recourir systématiquement aux antibiotiques et appliquer des règles d’hygiène basiques pour certaines maladies virales concourent à préserver la santé de tous.

 Collectivement, chacun peut s’intéresser aux politiques de prévention mises en place au niveau scolaire, réagir à la disparition de médecins généralistes sur le territoire en sensibilisant le maire, ou en participant aux réunions sur le sujet, ou enfin, solliciter son député sur le sujet.

Je m’investis dans la vie de l’école de mes enfants en participant à une association de parents d’élèves et/ou en apportant mon aide aux enseignants notamment pour les sorties, les fêtes...

 J’apporte mon soutien ou je m’investis dans une association qui contribue à l’éducation des enfants et des jeunes (Action catholique des enfants et tous les mouvements de jeunesse)

 J’apporte aide matérielle et soutien moral aux personnes de mon entourage qui sont en difficulté (chômage, mal­logement, maladie, vieillesse...), tout particulièrement dans ce temps de Noël, ou je m’investis (en temps ou en argent) dans les associations qui les soutiennent (Armée du Salut, Restos du cœur, Secours catholique, Fondation Abbé Pierre, Emmaüs, Secours populaire, ATD quart monde...)

 Si je suis tiré au sort pour participer à un jury populaire, j’accepte cet appel à faire vivre la justice dans mon pays, je ne me « défile » pas.

 Tout homme a droit à la dignité, y compris en prison : les personnes détenues ont besoin d’une aide morale. Je peux la leur apporter en participant aux opérations organisées pour leur envoyer un colis ou leur permettre d’offrir des cadeaux à leurs enfants. Toute l’année, je peux devenir visiteur de prison (voir le site www.anvp.org)

 J’apporte mon aide ou je m’investis dans les groupes ou les associations qui viennent en aide aux immigrés et aux sans papiers (SEL, CONNEXIO, Réseau éducation sans frontières, Association de solidarité avec les travailleurs immigrés, cercles de silence...)

 Afin de lutter contre les inégalités entre les riches et les pauvres, en France et dans le monde, je m’investis ou je soutiens financièrement une association qui lutte pour réduire ces injustices (CCFD, Action contre la faim, Oxfam Agir Ici...)

*Questionnaire et proposition d’actions établi par Chrétiens dans le Monde Rural (CMR) et complété par ENroute - Voir le site créé pour la circonstance