Histoire

JOHN WESLEY

A L'ORIGINE DU MÉTHODISME

WESLEY EST RESTÉ JUSQU'AU BOUT


Par John SINGLETON

(ancien rédacteur adjoint de la revue «Methodist Recorder», publiée à Londres, Grande-Bretagne ; il est actuellement administrateur à plein temps de l'Église méthodiste et de ses projets sociaux à Tower Hamlets, à Londres-Est.

une vie longue et riche en événements
La durée de vie s'allonge dans les pays développés et l'apport des aînés dans l'Église et la société deviendra, au 21e siècle, un facteur avec lequel il faudra compter. En fait, l'espérance de vie moyenne a aujourd'hui presque doublé en Angleterre et en Amérique, par rapport à la vie des gens ordinaires de l'époque de Charles et John WESLEY. Cela n'est hélas pas le cas dans la plupart des pays en voie de développement, où elle reste effroyablement et scandaleusement basse. 
Quand il mourut, en mars 1792 à l'âge de 88 ans, John WESLEY avait derrière lui une vie longue et riche en événements. Son attitude à l'égard des problèmes dus à l'âge a été de les ignorer aussi longtemps que possible et de garder son esprit toujours actif. On peut affirmer qu'à cet âge, la vie de WESLEY était l'antithèse vivante de l'âgisme (discrimination à l'encontre des personnes âgées).
Octogénaire, WESLEY semble avoir passé les dernières années de sa vie à effectuer une série de tournées triomphales. Lorsque ce vétéran de l'évangélisation traversait les villes et les villages, il était commun de voir les rues bordées de foules enthousiastes.
Levé avant l'aube
A plus de quatre-vingts ans, il continuait de se lever à 4 heures du matin et prêchait habituellement à 5 heures. On estime que pendant sa vie, WESLEY a prononcé 45 000 sermons et a parcouru (la plupart du temps à cheval) une distance égale à neuf fois le tour de la planète. Il a écrit 233 livres et brochures et a collaboré à la rédaction d'une centaine d'autres ouvrages. Le moins qu'on puisse dire est que tout ceci a dû stimuler son cerveau. 
Quelques lacunes
« C'est vrai, je ne suis plus si agile que dans le passé », a admis WESLEY à l'âge de 85 ans. « Je ne cours, ni ne marche plus aussi vite que dans le temps ; ma vue est un peu déficiente Je constate aussi quelques lacunes de mémoire pour ce qui est des noms et des événements récents, mais pas du tout en ce qui concerne des choses que j'ai lues il y a 20, 40 ou 60 ans. Je ne souffre pas non plus de faiblesses en matière d'ouïe, d'odorat, de goût ou d'appétit pas plus que je ne ressens de fatigue, que ce soit pour voyager ou pour prêcher. Je n'ai pas non plus conscience d'éprouver de la lassitude quand je rédige des sermons, ce que je fais avec autant d'entrain et je crois aussi correctement, que jamais ». 
Le fait que la fameuse lettre de WESLEY appuyant WILBERFORCE, le grand militant anti-esclavagiste, ait été écrite à l'âge de 88 ans, au cours de la dernière semaine de sa vie, témoigne, s'il le fallait, que son esprit est resté clair jusqu'au bout.
Un visage doux...
Si le visage du jeune WESLEY, tel que nous le montrent les portraits, était plutôt terne et ascétique, le visage de WESLEY devenu très vieux a été décrit par un historien comme étant « doux, affable et souriant ». Ses boucles de cheveux blancs et soyeux, ses sourcils broussailleux, son nez aquilin et ses mâchoires fermes, de même que « son teint clair et rougeaud, son regard pénétrant et doux, sa joie radieuse et communicative », tout se combinait pour lui donner l'allure d'un vieux saint. A plus de 80 ans, WESLEY a parcouru une fois les rues de Londres pendant plusieurs jours, récoltant de l'argent pour les pauvres.
Gain de faveur
A ce moment-là, la fureur des émeutes « anti-WESLEY » était oubliée. Au contraire, nombre de ceux qui jadis l'avaient maudit priaient maintenant pour lui. Et bien des pasteurs de l'establishment qui avaient tonné contre lui du haut de leurs chaires l'imploraient maintenant de venir prêcher dans leur Église. Partout, des ecclésiastiques venaient l'écouter prêcher et on dit qu'à cette époque on trouvait même des évêques de l'Église d'Angleterre dans les assemblées en plein air de WESLEY. La marée s'était vraiment inversée.
Ses dernières volontés
Il est intéressant de voir combien, même à l'heure de la mort, les convictions et la foi de WESLEY ont affecté ses décisions. Ses instructions pour son décès précisaient que son corps devait être enterré dans rien de plus onéreux que de la laine. Ses dernières volontés et son testament stipulaient que ce qui serait trouvé dans son secrétaire ou ses poches devrait être réparti également entre quatre prêcheurs itinérants pauvres, nommément cités. Il légua à chacun des pasteurs itinérants, membres de la connexio, un exemplaire des huit volumes de ses sermons. Ayant ordonné qu'il ne devait y avoir ni corbillard ni voitures lors de son enterrement, il demanda que six hommes pauvres, chômeurs, reçoivent chacun une livre pour porter son corps jusqu'à la tombe.
Le corps de WESLEY fut exposé pendant plusieurs jours dans sa chapelle de City Road, où des milliers de personnes défilèrent en silence. Pour éviter de grands mouvements de foules, l'heure précise de son enterrement fut tenue secrète. Le service funèbre fut célébré à la lumière des torches et prit fin avant l'aube. Toutes les instructions de WESLEY relatives à son enterrement furent scrupuleusement observées. Le Dr WHITEHEAD, son fidèle conseiller médical et loyal disciple, prononça l'éloge funèbre et un prédicateur itinérant conduisit la liturgie.
Depuis, des millions de méthodistes venus du monde entier ont visité la Chapelle de WESLEY à Londres, où le fondateur du mouvement méthodiste est enterré.
Service de presse évangélique méthodiste / UMNS