Le billet de l'évêque

Il faut que les murs tombent

Evêque Heinrich Bolleter

Le 9 novembre 2004, on a commémoré la chute du Mur de Berlin il y a 15 ans. C'est un des paradoxes de l'histoire que dans les structures totalitaires du « socialisme réel », les valeurs traditionnelles et les formes traditionnelles de la religion se sont conservées comme dans un bocal hermétiquement scellé. Mais désormais, elles sont remises en question aussi dans les pays post-communistes. C'est pourquoi certains songent à édifier de nouveaux murs contre le chacun-pour-soi qui contamine jusqu'aux questions fondamentales de la vie.
Le 31 octobre, nous avons marqué le 5e anniversaire de la signature, à Augsburg, de la Déclaration commune sur la doctrine de la justification. Pour une fois, l'entente sur une question théologique fondamentale a été plus forte que ce qui sépare évangéliques et catholiques : un signe d'espérance !
En Europe, nous continuons à édifier des murs contre les immigrants venant des pays pauvres. A l'échelle du monde, le mur grandit entre pauvres et riches. Comment se fait-il qu'une fois, nous contribuions à abattre des murs qui séparent et que l'autre fois, nous les construisions nous-mêmes ?

Traduction Frédy Schmid
Source: Kirche+Welt, n°22, 11 novembre 2004