Le billet de l'évêque

Pause

À plus d’un titre, le dimanche n’est pas un jour comme les autres. C’est le temps d’une pause et de repos devant Dieu, un moment de grâce et de ressourcement. Où sont mes « stations-service » spirituelles ?

Patrick Streiff, évêque


Nous étions récemment en vacances dans une localité où il n’y avait pas de possibilité de participer au culte du dimanche. Nous l’avons remplacé par la lecture d’une prédication. Mais d’une certaine manière, je n’ai pas vraiment eu l’impression que c’était dimanche. Était-ce l’absence de quelque chose d’habituel ? C’est peut-être ça — mais c’est tout de même une bonne habitude. Le culte du dimanche donne à ma vie spirituelle un rythme irremplaçable en alternance avec les jours ouvrables. La célébration commune du culte m’insère dans la communauté des croyants. C’est tout de même autre chose que de lire une prédication.

Pour moi, il est important de pouvoir vivre ma foi chrétienne en communion avec d’autres. Au fil du temps, la Sainte Cène est devenue pour moi, de plus en plus, un encouragement sur le chemin de la foi et aussi, tout particulièrement, une expression de notre marche commune en tant que peuple de Dieu.

Depuis que je suis évêque, l’église où je célèbre le culte change presque chaque dimanche. Il arrive assez fréquemment que je me retrouve auditeur d’une prédication. Parfois, je déplore de ne plus pouvoir prendre chaque semaine le temps de préparer une prédication pour le dimanche suivant. Ce n’était pas toujours facile, mais je ressentais cela comme un privilège, parce que grâce à ces préparations, j’ai plus reçu pour ma foi personnelle que ce que j’ai pu transmettre à ma communauté.

En tant qu’évêque, je participe souvent à des rencontres d’églises qui commencent par des méditations ou des cultes communs. Ce que j’en retire dépend de savoir si en pensées, je suis déjà aux points suivants de l’ordre du jour. Et la tentation est parfois forte.

Parvenir à prendre régulièrement des temps de méditation personnelle au milieu de la pression des jours de travail est devenu plus difficile. Mais le fait d’être en présence de Dieu m’accompagne aussi bien pendant la méditation que pendant le traitement des points de l’ordre du jour. Dans ce sens, la prière fait partie de ma vie, qu’elle soit un moment de pause conscient ou un cri bref et fervent.

Il arrive qu’une présence d’esprit surprenante me soit donnée spontanément lors de situations auxquelles je n’avais pas pu me préparer. Mais là où je sais que les entretiens à venir seront difficiles, je recherche plus consciemment qu’auparavant des moments de silence devant Dieu.

Et toujours, le dimanche revient. Même là où je prêche moi-même le dimanche et donc que je « travaille », ce n’est pas pour moi un jour comme les autres. Je remercie Dieu pour cette pause bénéfique.

Patrick Streiff, évêque

Traduction : Frédy Schmid

Calendrier de l’évêque en février : 27.01- 3.02 : formation continue des évêques, Chicago, USA ; 7-10 : Conférence annuelle Serbie-Macédoine, Skopje ; 26 : 50 ans Spattstrasse, Linz, Autriche ; 27 : Rencontre pastorale, Bratislava.