Méditation

Gédéon, un homme qui nous ressemble
Juges 6.1-16

La situation du monde dans lequel nous vivons ne ressemble-t-elle pas à la situation anarchique que subissaient les israélites au temps des juges : guerre, famine, idolâtrie, abus en tout genre ?
La Bible nous dit que «les israélites firent ce qui est mal aux yeux de l'Éternel.». Le peuple de Dieu n'était plus le peuple glorieux du temps de Josué : en ce temps-là, les murailles tombaient sous leur yeux, l'ennemi tremblait et était vaincu Et le peuple suivait l'Éternel comme un seul homme. Ici, Madian, Amalec et les bédouins de l'orient, fondaient sur le peuple hébreu comme des sauterelles. Ils détruisaient et volaient les récoltes et les animaux d'Israël. Le peuple était affamé et réduit à battre le froment l'arme à la main. Israël était au fond du gouffre et ne voyait plus le ciel. La dépression du peuple était visible : il se refermait sur lui-même, il avait de mauvaises pensées, il ne parlait plus à Dieu, il ne parlait plus aux autres, c'était chacun pour soi, il ne voulait voir personne, ne parler à personne. Israël voulait se débrouiller tout seul, il n'avait besoin de personne. Il se croyait seul au monde, seul à souffrir Du fond de leur détresse, les Israélites crièrent à l'Éternel». Par un prophète, Dieu rappela à son peuple la délivrance qu'il avait accomplie en Égypte. L'Éternel leur rappela ses promesses et leur fit des reproches: «Mais vous n'avez pas écouté ma voix!» Aujourd'hui encore, l'idolâtrie nous aveugle et nous rend sourds. Gédéon était dans la même situation spirituelle que le reste du peuple, peut-être même davantage en colère contre Dieu.
Malgré l'infidélité du peuple et parce qu'il a crié à l'Éternel, Dieu a choisi un chef pour mener la bataille, Gédéon, le plus jeune de sa famille (comme David), du clan le plus pauvre, de la tribu la plus petite, la demi-tribu de Manassé. L'Éternel a appelé Gédéon à le servir. Mais Gédéon resta sourd à la voix de Dieu: il pallia au plus pressé, il tremblait de peur mais essaya de sauver sa famille par ses propres moyens. Le «vaillant héros» n'était pas sur le champ de bataille. Gédéon était rempli de haine, comme les autres Il fit des reproches à cet homme qui lui parlait. Gédéon réagit à chaud. «Si l'Éternel est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il arrivé ? Maintenant, Dieu nous abandonne», pensait-il. Gédéon n'avait plus d'espérance, il ne croyait plus ses parents (les parents «radotent», c'est bien connu). Pour Gédéon, ce Dieu n'existait pas. Gédéon regardait les circonstances de la vie, ce qu'il voyait de ses yeux: il marchait par la vue et non par la foi.

Ce «Dieu qui n'existe pas» était pourtant à côté de lui et il l'appelait. Nous avons quelquefois le sentiment que Dieu n'est pas là, qu'il nous abandonne, qu'il ne nous aime pas, qu'il se moque de notre situation personnelle, qu'il ne se préoccupe pas de nous. Dieu est prêt à intervenir dans nos vies et il veut faire appel à nous ! Pendant que nous «râlons après Dieu» pour une raison ou pour une autre, Dieu est à côté de nous et veut nous parler. Quelle voix écoutons-nous en ce moment? La voix qui nous dit : «Débrouille-toi tout seul, Dieu ne t'aidera pas. Dieu ne t'aime pas, il ne s'occupe pas de toi, les autres ne t'aiment pas, ne les aime pas non plus.» Ces pensées mensongères ne viennent pas de Dieu mais de l'ennemi. Cet ennemi, incarné par Madian et compagnie, ne fait pas de cadeaux. Ce texte illustre la méchanceté de l'ennemi et la méchanceté des hommes dans ce monde. Gédéon avait une vue humaine, étroite de sa situation. Malgré la situation générale de Gédéon, l'Éternel l'appela et l'envoya. Tu veux faire quelque chose pour ton peuple, tu veux faire quelque chose pour ton Église? Alors agis: «Va avec la force que tu as et tu sauveras Israël de la main de Madian». Ne te lamente pas sur ton sort, comme Gédéon, mais va, lève-toi ! Dieu appelle encore aujourd'hui des hommes et des femmes à le servir bien qu'il déplore la situation, «La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers».
L'Éternel appela, envoya et fit une promesse à Gédéon : la promesse de la victoire.
C'est encore vrai aujourd'hui !

Vivian BENEZET