Retour sur le Congrès sur l'évangélisation

(mars 2005 à Lyon)

Sandrine Pierson
Assistante de paroisse Colmar

Ce que je retiendrai (entre autres), c'est l'accent mis sur la nécessité pour les chrétiens de s'afficher publiquement. Au coeur de la tempête de laïcité ­ faite de laïcistes, avait lancé quelqu'un-, le pasteur Parzany (grand merci de l'avoir invité), nous résumait la position à prendre : « la religion est une affaire privée, mais l'évangile est une vérité publique ».
En Actes III à V, nous réalisons que les premiers chrétiens faisaient déjà l'objet de pressions pour empêcher la diffusion publique de l'Evangile. Les chrétiens auraient pu prendre la voix de l'empereur, du gouvernement comme la voix de Dieu, et ramener l'évangile à la sphère privée « OK, c'est bon, il y a assez de convertis, concentrons-nous à en faire des disciples, ce n'est plus nécessaire de faire ces grandes manifestations publiques, l'évangélisation est superflue. ». Non ! Leur réaction a été : Non ! On ne peut pas vous obéir ; faut-il plaire aux hommes plus qu'à Dieu ? (Ac 4.19-20)
Mais plus que cela, ce temps de consultation m'a permis d'être encore plus sensible que l'être humain et plus particulièrement de comprendre que le français n'est pas insensible à la Parole de Dieu, qu'il a soif de spiritualité. Et que nous avons certainement plus de préjugés envers nous-mêmes que les autres n'en ont à notre sujet.
Est-il normal que des personnes ne savent pas en quoi croit un évangélique, alors que la majorité des Français pourraient nous réciter les cinq piliers de la foi musulmane ?
Est-il normal que nous ayons de la peine à nous lever, à nous rassembler, à nous exposer, alors que des personnes s'affichent plus nettement que nous en public pour exprimer leur sexualité, gay et lesbienne. C'est un fait que leur ralliement leur donne le courage, l'union ne fait-elle pas la force ? Et si nous, nous manquons de courage, alors associons-nous ! Utilisons ces bels instruments suscités que sont L'AEF, la FEF Abusons-en ! De la transparence pas de honte Les autres ont besoin du même Evangile dont nous avons besoin.
Notre peur et notre timidité n'attirent pas notre prochain, au contraire. Cela engendre méfiance et suspicion. Au milieu de nos « il ne veut pas », « je ne peux pas », « il ne comprendra pas », « je ne saurai pas », l'homme blessé du XXIe siècle - à la manière du blessé de la parabole du bon samaritain - est en train s'assécher et de mourir.
Parlons-en du bon samaritain, Eric Zander (responsable de la Mission Evangélique Belge), à travers cette histoire nous a invités à nous repositionner. (Au fait, merci Eric, tes paroles bien que tranchantes sont du miel pour nos oreilles ­ contradictoire, non ?-)
Pour finir, je terminerais sur un point qui est ressorti de la consultation : « Finalement, l'évangélisation est moins compliquée qu'on ne le pense ! » Et qu'à force de tout intellectualiser comme un bon français, ont s'est créé des noeuds dans la tête.
Je crois que la consultation a fait du bien à tout le monde, que personne n'a été déstabilisé par la richesse incroyable des ponts et passerelles (les multiples moyens d'évangélisation) pour notre époque « post (moderne, chrétienne, etc.....)». Car nous l'avons bien compris, il n'y a qu'une bonne nouvelle, mais une multitude de façons de l'annoncer. Soyons donc : « Intransigeants sur le fond mais flexibles sur la forme ».
Dernier clin d'oeil à tous les participants : « Merci à tous les cadeaux que vous êtes ». Et merci à tous les autres orateurs que je n'ai pas cités, vous êtes peut-être pécheurs, mais vous étiez « parfaits ». (Encore une contradiction !)
Merci aux candides ! Merci aux organisateurs !